Wednesday, August 10, 2011

The Perfect Song



Il y a un côté mystique chez les National qui me transcende quand je commence à perdre espoir, comme s'ils me prenaient par la main en souriant et me disant que rien n'est jamais fini, que je ne trouverai jamais la force de leur tourner le dos car nous sommes à jamais liés.

C'est pourtant ce qu'il s'était passé après High Violet, je ne voyais plus l'intérêt, ils s'étaient perdus dans l'irritante et tristement célèbre masse indépendante, ayant égaré en route cette pureté qui les caractérisait sans doute à cause d'un succès de plus en plus important.

Puis Exile, Vilify et on repart pour un tour, à l'origine.
Les mélodies qui te prennent aux tripes, cette sensation magique d'être seule au monde, invincible, sensation qui balaie toutes tes interrogations et rend tout magnifiquement limpide. La légèreté de cette mélodie désabusée inlassablement répétée te recentre progressivement sur l'essentiel, la montée en puissance de l'émotion qui contraste tellement avec la voix de Berninger te jette en pleine face l'absurdité de tes pauvres préoccupations; tu te surprends alors à rêver de vivre purement d'amour et d'eau fraîche, motivée par un épicurisme prédominant donc tu ignorais l'existence. Plus rien n'a d'importance.
Plus rien n'a de sens alors tu te mets à ressentir et analyser ce qui t'entoure comme le ferait un enfant en bas-âge, innocemment.

Tout dans cette chanson est un cliché monumental, du fatalisme au son des violons, comme si l'unique but de leur travail était de déprimer l'auditoire. Et pourtant c'est magnifique. Spirituel. Quatre minutes trente où tu sais exactement ce que tu veux et avec qui tu le veux. Tout paraît si simple et si naturel, tout devient possible sans toutefois te faire envie parce que tu sais précisément que c'est inutile.