Saturday, December 12, 2009

Prodigal son

Bonjour, aujourd'hui, je vais parler de la Route, le chef d'oeuvre de Cormac, le raté de John Hillcoat.
Etant ultra fan de Cormac Mccarthy, je suis naturellement allée voir ce film avec une énorme appréhension; en effet s'il y a un livre de ce Génie qu'il ne faut pas adapter au cinéma, c'est bien celui-là. Certains autres oui, pas de problème, j'approuve. Par exemple les Coen avaient frappé très fort avec No country for old men, les couleurs, acteurs, ambiances étaient absolument parfaits.
Là, La Route. Apocalypse, instincts, foi. Ce livre m'a tue(r), lu en deux heures, tenue en haleine d'un bout à l'autre, j'ai cru que l'on m'arrachait les tripes (métaphore pour moi, réalité pour certains personnages). De l'émotion purement pure, une légèreté dans l'horreur hallucinante, fluidité parfaite, bref, une merveille.

SPOILER ALERT!

Bon déjà, le film commence 20 minutes après un carnage de réclames pourries - bientôt ils vont réussir à nous caler des entractes pour faire leur propagande ces cochons.
Puis boum, Viggo (quel acteur celui-là, impressionnant de talent).
Connaissant déjà les scènes, j'ai su quand je devais me cacher les yeux et boucher mes oreilles, je pleurais à l'avance, blablabla... mais en fait je n'ai vu qu'un enchaînement de moments forts du livre ayant perdu leurs sens. La scène du garde manger humain est insoutenable, l'arrivée à la côte est insignifiante, la mort du père arrive comme un cheveu sur la soupe, vraiment, je ne suis pas rentrée dedans (en même temps, personne n'en a envie hein). Pas de poésie, pas d'émotions, pas de délicatesse, rien. Si le livre vole comme un viper (thanks to Kara), le film est lourd et saccadé. Les inrocks l'ont très bien exprimé: alors que le livre était métaphorique et minimal (je ne suis pas du tout d'accord avec ça, les Inrocks ne doivent pas connaître le sens de ce mot), le film est littéral.
Bref, c'est un raté-mais-pas-tant: acteurs fabuleux, images apocalyptiques réussies, le malaise est là.

"If he is not the word of God, God never spoke."

1 comment:

  1. N'ayant pas encore vu le film (mais lu le livre) je n'interviens que pour une petite remarque : les inrocks ne connaissent pas le sens de beaucoup de mots plurisyllabiques.

    Je reviendrais plus tard (après avoir vu le film) pour une critique - enfin - constructive.

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