Friday, May 27, 2011

Too much sorrow



Bonjour aujourd'hui, vous êtes émus de me retrouver, je sais.

J'étais trop busy à reformer la brigade du goût aux US du coup, on bosse 22 heures par jour, 8 jours sur 7 c'est très gore. Tiens hier on était tranquillement en train de taper une fille en cycliste rouge qu'on voit passer, comme si de rien n'était, une autre genre moche pas épilée en short. Pas pas épilée genre "trop court pour la cire/épilateur" non, pas épilée genre "je mange de l'herbe et l'épilation c'est un diktat machiste"! Autant vous dire que mon regard noir/laser l'a mise à terre, elle ne s'en est pas relevée la conne. Et ce n'est malheureusement qu'un exemple parmi des centaines d'autres. Ici, le miroir n'est pas roi, ici, c'est le confort qui règne d'une main de fer. L'atroce obligation de subir jour après jour la dictature des gros qui n'ont pas conscience de leurs corps, la suprématie de la beauté intérieure et cette folle idée que non, s'apprêter n'est pas nécessaire pour sortir de chez soi.

Alors moi, j'ai réagi. Et oui, c'est du boulot la brigade du goût. Des cauchemars, des nuits blanches, la peur constante de ce que l'on va voir; on se lève le matin sans savoir quelle atrocité va nous passer sous le nez mais on continue. On se doit de tenir. Et quelle meilleure récompense qu'un feu de crocs avec des propriétaires en larmes?
Bien sûr qu'il est dur d'hurler à un enfant de 6 ans qu'il est gros, bien sûr qu'il nous est difficile de frapper des femmes enceintes en tongs compensées ou de jeter des chaises à la figure d'hommes en djellaba bleue avec un sac à mains couleur or mais a t-on le choix? Non. Nous nous devons d'offrir un monde meilleur aux générations futures.

Je vous promets solennellement que d'ici mars 2012, New York will be a better place to live. Plus de beau gosse qui sort avec une grosse moche, vous n'aurez plus peur de croiser quelqu'un en uggs ou en cycliste brillant, les couleurs seront portées avec harmonie et on dira adieu aux vestes à paillettes; tout cela en chantant l'hymne national. Oui, un jour, les américains sauront s'habiller.
Ou alors, il faudra qu'ils s'habituent à être euthanasiés.