Monday, January 30, 2012

Sugar never tasted so good

Bonjour aujourd'hui, I bloody love 2012.

Musicalement.

J'ai toujours rêvé d'une nouvelle comme celle-ci, et il l'a fait. Enfin.

Jack White sort un album solo le 23 avril 2012, Blunderbuss.

En attendant (et elle va se faire sentir) on peut écouter le premier extrait sur son site, Love Interruption.



Un nouveau Final Fantasy et un album solo de Jack, 2012 me sur-comble!

Vous pourrez me demander n'importe quoi cette année, rien n’altérera mon allégresse.
Phoenix peut être élu groupe de la décennie, Morrissey faire une cover de Led Zeppelin, Justice continuer d'exister, je ne pesterai pas. Enfin, presque pas. Enfin un peu quand même hein, j'ai un sens critique.

Oh puis non je m'en tape, Jack White a sorti un album solo.

Thursday, December 29, 2011

We are nowhere and it's now

Bonjour aujourd'hui, l'escapade française.



I.
Se faire remballer par une vendeuse méprisante,
Payer une pinte 6 euros,
S'étonner de la laideur des hommes,
Serrer son sac en passant devant des racailles et se surprendre à prier,
Voir les mêmes immeubles, partout,
Compter les décorations de Noël sur les doigts d'une main,
Réfléchir à comment rentrer chez soi si l'on boit trop et tard,
Rester bête devant la vitrine d'un magasin qui ferme à 18h,
S'interroger sur la froideur des échanges humains.

II.
Allumer la radio et entendre "comme le disait Lamartine",
Commander un risotto aux truffes dans un restaurant,
Boire du syrah 100% syrah,
Faire un foie gras,
Baver devant les pâtisseries,
Acheter une baguette, une vraie,
Regarder un documentaire sur Nefertiti,
Ouvrir ses volets et voir les montagnes drapées de blanche,
S'émerveiller à Chamonix sous les flocons,
Griller une cigarette sur une terrasse,
Avoir des amis qui parlent sans hurler (et situent Catherine II),
Prendre le temps de vivre,
Se réveiller près de quelqu'un que l'on aime.

Tuesday, December 13, 2011

Baby please don't leave me

Bonjour aujourd'hui, ricanons de l'esprit musical du Grand Journal (ouais c'est la seule émission tv française que je suis).



Bonne nouvelle: ils se sont achetés un cerveau puisqu'ils ont reçu Emmanuel Carrère. Autre bonne nouvelle: et des oreilles car l'invité musical était Imelda May.

Mauvaise nouvelle: ils ne l'ont même pas interviewée. Et là vous me direz justement "What the frak?! Ils reçoivent une icône et personne ne trouve cinq minutes à lui accorder?". M'en parle pas, ça me rend dingue. En revanche quand Zaz' se pointe, on lui déroule le tapis rouge, non mais ALLO? Ont-ils zappé le fait qu'Imelda a partagé la scène d'Elvis Costello et Wanda Jackson? Qu'elle est acclamée partout ailleurs? Qu'elle a ravalé la façade d'un genre désavoué?
Pire: Imelda a été présentée comme une nouveauté et sachant que son premier album date de 2005, ça me fait doucement marrer. Et là on se dit qu'ils paient des gens pour écrire les minis présentations ridicules des artistes AVEC DE L'ARGENT, du vrai hein pas des flageolets.

Alors aujourd'hui, j'ai honte.
J'ai honte parce qu'en France, on n'aime pas la musique et quand je dis "on", je pense à ces idiots utiles qui promeuvent de la daube ou pire, leurs potes. Sauf qu'ils oublient qu'il y a aussi des gens en France qui AIMENT:
-la musique avec des instruments,
-le rockabilly dans ce cas précis,
-les gens qui ne chantent pas en français,
-la musique de "vieux" (parce que je suis sûre que les "on" pensent que tout ce qui n'incluent pas un synthétiseur ou un polo fluo est de la musique de vieux)
-les voix simples sans vibes,
par exemple (liste non exhaustive).

Un: elle passe à l'Olympia le 11 mai 2012 et en concert, elle est MAGIQUE. Minute je-me-la-pète: je l'ai vue à Central Park cet été et j'y pense encore avec nostalgie.

Deux: plus de détails ici http://www.ugotawish.com/mag/fr/imelda-may/

Trois: pour les oreilles éduquées et terminer en beauté.



Vous êtes les bienvenus.

Wednesday, October 19, 2011

Once upon a time

Bonjour hier, j'ai vu les Smashing Pumpkins.



On peut dire beaucoup de choses sur les Smashing Pumpkins, on en a beaucoup entendu tout au long de leur carrière, overrated, redondants, calibrés adolescents j'en passe. Je faisais d'ailleurs partie des gens qu'ils n'ont jamais touchés, toujours eu le sentiment de passer à côté, sauf avec Adore, merveilleux Adore qui me fait le même effet aujourd'hui qu'il y a 10 ans.
Quand j'ai su qu'ils passaient chez moi, pas une seule seconde je ne fus tentée; pourquoi faire? Pourquoi perdre du temps avec un groupe dont je n'aime qu'un album? Puis un coup de fil "Céline, je ne peux pas aller au concert, prends ma place", pourquoi pas après tout?

Me voilà donc au Terminal 5, entourée de fans subjugués par cet homme dégingandé et chauve à la voix nasillarde, imperméable à la frénésie ambiante. C'est bruyant, confus, ce qu'il dégage ne m'atteint pas, je ne comprends pas. Puis il sourit, les yeux fermés tête en arrière. Ce sourire... J'ai compris, se tenait en face de moi un homme enflammé passionné comme jamais je n'avais vu. Le regard qu'il lançait à son public, cette intensité musicale mi-amoureuse mi-douloureuse empreinte d'émotions enfantines me cloua sur place, je ne pouvais littéralement plus bouger; m'est arrivée en pleine face toute l'incompréhension qu'il m'inspirait jusque là et d'un coup s'est transformée. Je sais maintenant, je comprends l'adoration dont il est l'objet. Et elle est sublime.
Sa voix, sa musicalité, sa si tendre modestie m'ont émue comme rarement je l'ai été, j'ai regretté, ô combien je regrette de ne lui avoir accordé que si peu de temps...

Billy Corgan n'est pas qu'un simple musicien leader d'un groupe emblématique des années 90 (que l'on aime ou non), il est un inspirateur. Un modèle, une icône, un instigateur peu importe au final, il déclenche l'émotion. L'image qu'il donne n'a rien à voir avec ce qu'il est réellement, tendre et drôle, d'une sincère modestie, étroitement lié à son public, parenté magnifique qu'il glorifie à chaque interlude. Un homme d'une époustouflante douceur même dans ses accords les plus violents. Un musicien idéal.

Merci Billy Corgan, merci d'exister.

Tuesday, October 4, 2011

I'm in the mood

from Granted Productions on Vimeo.



Bonjour aujourd'hui, ce qui me fait chier à New York City.

Ce qui me fait chier, c'est la nourriture; entre viande rose fluo et pêches grosses comme un pamplemousse (pas acide, ndlr), je ne serais pas surprise de me voir pousser un troisième bras.
Ce qui me fait chier, c'est le manque de pudeur. Le prochain qui m'appelle "sweetheart" ou "honey", je lui lance une valise suspecte à la gueule. Et arrête de me sourire, je ne te connais pas! Ok alors tu enlèves tout de suite ta main de mon bras si tu ne veux pas te prendre une baigne.
Ce qui me fait chier, c'est le moralisme. Ce n'est pas parce que tu changes de trottoir à la fumée de ma cigarette que tu vas mourir vieux et non, fumer ne devrait pas être illégal. Et arrête de faire les gros yeux quand tu entends "penis", connasse.
Ce qui me fait chier, c'est de voir de beaux garçons sortir avec des gros thons. Oh new yorkais, la beauté extérieure compte aussi.
Ce qui me fait chier, c'est l'enthousiasme. Ca va ton chien a juste fait caca, c'est pas la peine d'en pleurer de joie.
Ce qui me fait chier, c'est le rejet culturel. T'es européen, t'y peux rien.
Ce qui me fait chier, ce sont les obèses qui mangent des chips. Bon ok, ça c'est partout.
Ce qui me fait chier, c'est qu'il y a tout le temps des tournages dans ma rue alors je dois faire des détours parce qu'ils shootent toujours au moment où je sors/rentre.
Ce qui me fait chier, ce sont les hipsters. Ils puent, ils sont moches et je suis à peu près sûre qu'ils mangent des enfants. Bios.
Ce qui me fait chier, c'est de payer mes crèmes plus chères. "Ben achète des marques américaines.
-Et me dissoudre?"
Ce qui me fait chier, c'est le peanut butter. Sauf le crunchy. Parce que ça croustille.

En fait, y a pas beaucoup de trucs qui me font vraiment chier à New York City. Encore moins depuis que j'ai mes tickets pour le comic-con.

Saturday, September 10, 2011

Live Forever



Bonjour aujourd'hui, j'ai de la chance d'habiter à New York. Enfin je crois...

J'ai de la chance parce que quand je sors du métro à 3h du mat', les jeunes hommes sont une défense plus qu'une menace.
J'ai de la chance parce que le week-end, je prends mon petit déjeuner au Guggenheim où les serveurs m'appellent "pretty frenchy", puis j'erre en souriant bêtement dans la rotonde jusqu'à la fermeture.
J'ai de la chance parce que je ne me dis jamais "damn, rien à faire aujourd'hui".
J'ai de la chance parce qu'autour de moi, rien n'est uniforme.
J'ai de la chance parce que j'habite à côté de Paul Auster et Steve Buscemi.
J'ai de la chance parce que j'ai pris un métro de 1924.
J'ai de la chance parce que Muddy Waters et Cream rythment les boutiques, et Led Zeppelin - live - les bars.
J'ai de la chance parce qu'il m'arrive de déjeuner sur le toit du Met, d'où je domine Central Park, après avoir passé deux heures dans la salle Monet. Pour 1 dollar.
J'ai de la chance parce que je n'ai pas peur, jamais.
J'ai de la chance parce que le garde de la statue Ours jaune devant le Seagram Building m'a laissée la toucher "Fine Celine, first and last time". (Peut-être qu'à force de m'y voir, il me laissera un jour entrer dans l'immeuble.)
J'ai de la chance parce que j'ai vu plein de tournages de séries que j'aime.
J'ai de la chance parce que quand je suis en haut du 30 Rock et que je raconte l'histoire des buildings de New York à ma mamie, les touristes français me remercient.
J'ai de la chance parce que mon libraire m'a avoué qu'il ne comprenait pas l'engouement des français pour Amélie Nothomb (Joe, I love you).
J'ai de la chance parce que quand je regarde au loin, je vois une succession de plans.
J'ai de la chance parce que je vois des vieilles en total look cuir bottes/short/corset sur Madison Avenue.
J'ai de la chance parce que quand on me bouscule, on se confond en excuses.
J'ai de la chance parce qu'aucune rue ne ressemble à sa voisine et l'on peut changer de pays à chaque carrefour.
J'ai de la chance parce que je peux me moquer des gens qui font une heure de queue pour un macaron Ladurée.
J'ai de la chance parce que quand je mentionne Levon Helm, on ne me regarde plus avec un air interrogatif.
J'ai de la chance parce que je ne sais plus à quoi ressemble un dimanche.
J'ai de la chance parce que quand Youri est assis en face de moi dans le métro, nos voisins se lèvent pour que l'on soit côte à côte.
J'ai de la chance parce que quand je suis fatiguée de la cohue, je lis dans une cour publique avec des murs d'eau.

Alors oui, je bois du mauvais vin, je manque de cuisses de grenouilles et autres carrés d'agneau mais la simple perspective de rêvasser près du réservoir de Central Park ou de lire sur la highline au coucher du soleil me donne envie de changer de nationalité.

Wednesday, August 10, 2011

The Perfect Song



Il y a un côté mystique chez les National qui me transcende quand je commence à perdre espoir, comme s'ils me prenaient par la main en souriant et me disant que rien n'est jamais fini, que je ne trouverai jamais la force de leur tourner le dos car nous sommes à jamais liés.

C'est pourtant ce qu'il s'était passé après High Violet, je ne voyais plus l'intérêt, ils s'étaient perdus dans l'irritante et tristement célèbre masse indépendante, ayant égaré en route cette pureté qui les caractérisait sans doute à cause d'un succès de plus en plus important.

Puis Exile, Vilify et on repart pour un tour, à l'origine.
Les mélodies qui te prennent aux tripes, cette sensation magique d'être seule au monde, invincible, sensation qui balaie toutes tes interrogations et rend tout magnifiquement limpide. La légèreté de cette mélodie désabusée inlassablement répétée te recentre progressivement sur l'essentiel, la montée en puissance de l'émotion qui contraste tellement avec la voix de Berninger te jette en pleine face l'absurdité de tes pauvres préoccupations; tu te surprends alors à rêver de vivre purement d'amour et d'eau fraîche, motivée par un épicurisme prédominant donc tu ignorais l'existence. Plus rien n'a d'importance.
Plus rien n'a de sens alors tu te mets à ressentir et analyser ce qui t'entoure comme le ferait un enfant en bas-âge, innocemment.

Tout dans cette chanson est un cliché monumental, du fatalisme au son des violons, comme si l'unique but de leur travail était de déprimer l'auditoire. Et pourtant c'est magnifique. Spirituel. Quatre minutes trente où tu sais exactement ce que tu veux et avec qui tu le veux. Tout paraît si simple et si naturel, tout devient possible sans toutefois te faire envie parce que tu sais précisément que c'est inutile.